Questo testo è la trascrizione fedele, anche per quanto riguarda la
disposizione grafica, del contenuto di un quaderno nero a righe intitolato
Anthologie spirituelle. Notes personnelles e firmato: f. Bernard sj. Fu
iniziato qualche anno dopo l’ingresso di Charles André Bernard nella Compagnia
di Gesù, per cui si definisce “fratello”, presumibilmente intorno al
1948, dopo aver iniziato gli studi di filosofia, quando aveva già cambiato
scrittura, assumendo quella che tutti hanno conosciuto.
La scelta delle citazioni parla da sola; si riconosce la presenza di un certo
numero di autori che P. Bernard ha continuato a frequentare, a studiare e a
approfondire durante tutta la vita.
Il testo è stato trascritto da suor Maria dell’Eucaristia, una carmelitana
francese del Carmelo Sacro Cuore “Tre Madonne” a Roma, dove P.
Bernard, dal 1979, è andato ogni quindici giorni a tenere delle conferenze
spirituali.
ANTHOLOGIE SPIRITUELLE
Notes personnelles
f. Bernard sj
1. Osculetur me osculo oris sui
D’où vient, ô pauvre petite âme, enfouie dans cette lourde matière, noyée dans
la pesante masse du corps, toi qui dans l’ordre des substances intellectuelles
tiens la même place que la matière première dans l’ordre physique, d’où te
vient cette présomption ou cette audace, ou même cette assurance de demander un
baiser à celui que craignent 1e ciel, la terre et la mer, devant qui tremblent
les plus élevés des anges, et s’inclinent les puissances cosmiques?
Réponse de l’âme: – Pourquoi m’écarter de la vue de mon époux? Pourquoi
m’interdire son étreinte? Pourquoi me détourner de son entretien? Pourquoi
exiger des raisons pour ce qui transcende la raison? Ignores-tu que l’ardeur da
la charité n’est pas tenue à la loi commune? Ne sais-tu pas que, tout comme l’excellence
de cet époux excède toute mesure, sa condescendance est absolument infinie? Sa
charité et sa bonté sont-elles inférieures à la majesté?
Réponse: – N’es-tu pas ivre, toi qui parles ainsi? N’es-tu pas du moins retenue
par la honte? La discrétion n’est-elle pas la mère qui dirige les vertus? Et
sans elle, la charité même court au précipice.
L’âme: – Oui, je suis ivre, enivrée par cette nourriture et cette boisson dont
on va dire: “mangez, amis, et buvez; enivrez-vous, bien-aimés… Ecoute en
outre ce que dit l’expert en ces matières, le doux saint Bernard: oh! Quelle
est la force de l’amour! Quelle confiance dans l’esprit de liberté. Je suis
porté par le désir, et non conduit pas la raison. Ne pense pas qu’il y ait
présomption là où règne et domine l’affection. La pudeur nous retient, mais
l’amour va plus loin…C’est pourquoi je te réponds qu’en la matière, la
discrétion est d’être indiscret.
…”Osculetur me osculo oris sui”.
St. Denys le Chartreux. In canticis, art. IV, 1
2. Action de grâces
Parole de sainte Claire mourante: “Mon Dieu, je Te remercie de m’avoir
créée”.
3. Amour de Jésus
“Il est mort. J’aime mieux qu’on le représente mort, parce que je pense
qu’il ne souffre plus”.
Ste Thérèse de Lisieux. Novissima Verba
4. † La Croix.
Salve Crux! O crux admirabilis, o Crux desiderabilis!
O crux diu desiderata, sollicite amata, sine intermissione quaerita
O bona crux!
Securus et gaudens venio ad te
Suscipe discipulum Ejus qui pependit in te, magister meus Christus
Accipe me ab hominibus et redde me magistro meo
Ut per te me recipiat qui per te me redemit.
(Fragments tirés de l’office de St André)
5. † La Croix.
“Beaucoup connaissent la Croix, mais peu connaissent l’onction”.
(St. Bernard)
6. La Nuit obscure
I. Par une nuit obscure
Ardente d’un amour plein d’angoisses
Oh! L’heureuse fortune!
Je sortis sans être vue
Ma maison étant désormais en paix.
II.
A l’obscur et en assurance
Par l’échelle secrète, déguisée
Oh! L’heureuse fortune!
A l’obscur et en cachette
Ma maison étant désormais en paix.
III.
Au sein de la nuit bénie
En secret – car nul ne me voyait,
Ni moi je ne voyais rien. –
Sans autre lueur ni guide
Hors celle qui brûlait en mon cœur.
IV.
Et celle-ci me guidait
Plus sûre que celle du midi;
Où Celui-là m’attendait,
Que je connaissais déjà,
Sans que nul en ce lieu parût.
V. O nuit! Toi qui m’as
guidée
O nuit. Plus que l’aurore aimable
O nuit! Toi qui as uni
L’Aimé avec son Aimée
L’Aimée en son Aimé transformé
VI. Sur mon cœur couvert de
fleurs
Qui se gardait, entier, pour lui seul,
Il resta là – endormi –
Et moi je le caressais
L’éventant de l’éventail des cèdres.
VII. L’air qui soufflait
du créneau –
Quand je lui caressais les cheveux –
De sa main sereinement
Venait me blesser au cou
Et tenait en suspens tous mes sens.
VIII. Je me tins coi; dans
l’oubli
Le visage penché sur l’Aimé
Tout cessa. Je restai là
Abandonnant mon souci
Parmi les fleurs des lis, oublié.
(S. Jean de la Croix – trad. P. Cyprien de la Nativité)
7. Le Cantique spirituel
L’épouse
I. Où T’es-Tu caché,
Toi qui me laissas dans les gémissements?
Pareil au cerf,Tu as fui,
M’ayant navrée… après Toi
]e sortis, criant, et Tu étais parti!
II. Pâtres qui vous en irez
Là-bas, jusqu’ au sommet, par les bergeries,
Si vous voyez d’aventure
Le Mieux-Aimé, dites-Lui
Que dolente suis et peineuse et mourante.
III. En quête de mes
amours,
]e m’en irai par ces monts et ces rivages.
Point ne cueillerai de fleurs,
Les fauves point ne craindrai
Et je passerai les forts et les frontières.
IV. O forêts, sombres
bosquets,
Qui fûtes plantés par la main de l’Ami,
Pâturage verdoyant,
O pré de fleurs émaillé,
Dites-moi s’Il passa parmi vous.
Les créatures
V. En répandant mille
grâces,
Il a passé par ces bois en grande hâte;
Posant sur eux son regard,
D’un reflet de son visage,
Il les laissa tout revêtus de beauté.
L’épouse
VI. Las, qui pourra me
guérir?
Achève de Te livrer sans feinte aucune.
Ne veuille plus désormais
M’envoyer de messagers
Qui ne savent me dire ce que je veux.
VII. Tous ceux qui sont
de Ta suite
Me vont rapportant mille grâces de Toi.
Tous davantage me navrent
Et mourante je demeure
D’un je ne sais quoi par eux balbutié.
VIII. Mais comment peux-tu
survivre,
O ma vie, en ne vivant pas où tu vis,
Quand déjà il te faudrait
Mourir sous le coup des flèches
De ce qu’en ton cœur tu conçois de l’Aimé ?
IX.
Que ne guéris-Tu ce cœur,
Puisque c’est de Toi qu’il a reçu sa plaie?
Et me l’ayant dérobé,
Pourquoi le laisser ainsi
Et ne pas emporter le vol que Tu fis?
X. Éteins mes
impatiences,
Puisque d’y mettre fin nul n’a le pouvoir
Et puissent mes yeux Te voir
Puisque Tu es leur lumière,
Et c’est pour Toi seul que je les veux garder.
XI. Découvre-moi Ta
présence,
Que la vision de Ta beauté me tue!
Qui pour l’amour est en peine
Guérir ne peut, Tu le sais,
Qu’en présence du visage de l’Aimé.
XII. O fontaine
cristalline,
Si dans le miroir de tes eaux argentées,
Tu me laissais voir soudain
Les yeux que sans fin je cherche
Et que je garde à l’ébauche en mon cœur.
XIII. Éloigne-les, mon
Aimé.
Voici que je m’envole. L’Epoux Reviens, colombe,
Car sur le sommet des monts
Apparaît le cerf blessé,
Savourant la brise fraîche de ton vol.
L’épouse
XIV. En mon Aimé j’ai les
monts,
Les solitaires et ombreuses vallées,
Les îles prodigieuses,
Les fleuves au bruit puissant,
Le sifflement des vents porteurs de l’amour.
XV. Et j’ai la nuit
accoisée;
Qui laisse deviner l’éveil de l’aurore,
Le concert silencieux,
La solitude sonore,
Le souper qui recrée et qui énamoure.
XVI. Notre lit est tout
fleuri,
Environné de cavernes de lions,
Teint d’une teinture pourpre,
Édifié dans la paix,
De mille écus d’or portant une couronne.
XVII. A la quête de ta
trace
Les jeunes filles courent sur le chemin
Sous le choc de l’étincelle,
Du vin aromatisé
Comme des parfums nés d’un baume divin.
XVIII. Dans le secret du
cellier
De mon Aimé j’ai bu et quand je sortis,
Parmi toute cette plaine
Plus ne savais chose aucune
Et je perdis le troupeau jadis suivi.
XIX. Là, son cœur Il me donna;
Il m’apprit une savoureuse science.
Moi je me donnai vraiment
A Lui, sans rien excepter,
Et là je Lui promis d’être son épouse.
XX. Mon âme s’est employée
Avec son domaine entier à son service.
Je ne pais plus de troupeau,
D’autre office je n’ai plus,
Je n’ ai plus d’ autre œuvre que celle d’aimer.
XXI.
Que si donc au pré public
De ce jour, nul ne me voit, nul ne me trouve,
Dites que je suis perdue
Et qu’allant énamourée
Je me suis faite perdante et j’ai gagné.
XXII. D’émeraudes et de fleurs
– Moisson faite dans les fraîches matinées –
Nous tresserons des guirlandes
Que Ton amour fleurira
Et qu’un de mes cheveux entrelacera.
XXIII Un seul cheveu
seulement
Que sur mon cou Tu as regardé voler:
Tu regardas sur mon cou
Et Tu restas pris en lui
Et par un seul de mes yeux Tu Te navras.
XXIV Lorsque Tu me
regardais
C’est leur grâce qu’en moi Tes yeux imprimaient,
Pour ce, Tu me chérissais
Et pour ce, méritaient-ils,
Les miens, d’adorer ce qu’ils voyaient en Toi.
XXV. Ne
me méprise donc plus;
Si Tu m’as trouvé le teint brun, maintenant
Tu peux bien me regarder
Puisque Tu m’as regardée
Et que Tu laissas en moi grâce et beauté.
XXVI. Chassez-nous les
renardeaux
Car notre vigne est déjà toute fleurie,
Cependant qu’avec des roses
Nous serrerons une pigne
Et que sur la montagne nul ne paraisse.
XXVII. Arrête, Aquilon de
mort,
Viens Auster, Toi qui réveilles les amours,
Viens souffler par mon jardin
Et que ses parfums s’épandent
Et l’Aimé se nourrira parmi les fleurs.
L’Epoux
XXVIII. Et l’Epouse a
pénétré
Dans le jardin charmeur qu’ elle désirait.
Elle repose enivrée,
Tandis que son cou se penche
Appuyé sur les doux bras du Bien-Aimé.
XXIX. C’est à l’ombre du
pommier
C’est là que Je reçus ta promesse et là
Que Je te donnai la main;
Et tu retrouvas l’ honneur
Là où ta mère en malheur était tombée.
XXX. Oiseaux qui
légèrement
Vous envolez, lions, cerfs, daims bondissants,
Rivages, monts et vallées,
Ondes, souffles et ardeurs
Et craintes qui faites les nuits sans sommeil.
XXXI. Par les lyres
caressantes,
Et le chant des sirènes, Je vous conjure:
Que s’apaisent vos colères
Et ne touchez pas au mur,
Pour que l’Épouse trouve un sommeil plus sûr.
L’épouse
XXXII. O vous, nymphes de Judée,
Tandis que parmi les fleurs et les rosiers
L’ambre donne son parfum,
Demeurez dans les faubourgs
Et veuillez ne point toucher à notre seuil.
XXXIII. Cache-Toi, mon doux Ami
Vois – le visage tourné vers les montagnes –
Et veuille ne point le dire
Mais regarde les compagnes
De celle qui va par les îles étranges.
L’Epoux
XXXIV. La colombe toute blanche
Avec le rameau dans l’arche est retournée;
Et la tourterelle enfin
Sur les rives verdoyantes
A trouvé le compagnon tant désiré.
XXXV. Solitaire elle
vivait,
Et en solitude, elle a posé son nid
Et la guide en solitude,
Solitaire, son Ami
Lui aussi navré d’amour, en solitude.
L’épouse
XXXVI. Mon Ami, soyons en
joie
Et allons-nous-en nous voir en Ta beauté
Au mont ou à la colline
Où l’eau pure vient jaillir
Et pénétrons plus avant dans l’épaisseur.
XXXVII. Bientôt alors
nous irons
Dans les cavernes très hautes de la pierre:
Elles sont si bien celées!
C’est là que nous entrerons
Et nous y goûterons le moût des grenades.
XXXVIII Et là Tu me
montrerais
Ce que mon âme désirait instamment
Et là Tu me donnerais
Bientôt, Toi qui es ma vie,
Ce que l’autre jour déjà Tu me donnas
XXXIX. Et c’est le souffle
de l’air,
Le rossignol dans la douceur de son chant,
Le bocage avec ses charmes
Au sein de la nuit sereine
Dans la flamme qui consume et plus ne peine.
XL.
Nul regard n’y atteignait,
Plus ne se montrait désormais l’Ennemi.
Les assiégeants s’accoisaient
Tandis que les cavaliers
A l’aspect des eaux poursuivaient leur descente.
(S. Jean de la Croix – trad. P. Cyprien de la Nativité)
8. Grandeur de Jésus
Jésus-Christ, sans biens et sans aucune production au dehors de science, est
dans son ordre de sainteté. Il n’a point donné d’invention, il n’a point régné,
mais il a été humble, patient, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans
aucun péché! Oh! Qu’il est venu en grande pompe et en une prodigieuse
magnificence aux yeux du cœur de ceux qui voient la sagesse!…
Pascal, Pensées, s.XIIe, n° 793
9. † Si vous avez un vrai désir de trouver et de posséder
Jésus-Christ, ne le cherchez jamais sans la Croix.
St. Jean de la Croix
10. † La croix vivifiante, puissance des rois, fermeté des
justes, magnificence des prêtres.
Cantique de l’exaltation de la Ste Croix – Liturgie orientale
11. Dieu
O suprême clarté qui de si haut domines.
L’esprit humain, reprête à ma mémoire
Quelques traits de l’image où tu m’es apparue.
Donne à ma voix la force nécessaire
Pour qu’elle laisse à la race future
Une étincelle, au moins, de ta splendeur! Eternelle clarté qui seule en toi
résides
Es seule à te comprendre et qui te comprenant
Es comprise de toi, et t’aimes et te souris! …
L’amour qui meut Phébus et toutes les étoiles !
(Dante, Le Paradis, chant XXXIII)
12. La Très Sainte Vierge
O Vierge, mère et fille de ton Fils
Humble et haute, bien plus que nulle créature
Terme assigné d’un éternel dessein,
C’est toi qui ennoblis notre nature humaine
A ce point seul que n’a pas dédaigné
Son ouvrier de se faire son œuvre!
C’est en ton sein qu’a repris feu l’Amour
A la chaleur de qui, dans la paix éternelle
A pu germer cette rose candide. Ici, tu es pour nous la touche d’un midi
De charité; là-bas, chez les mortels
D’espérance tu es la source toujours vive.
Dame, tu es si grande et puissante que l’homme
Qui désire une grâce et n’a recours à toi
Prétend que son désir vole sans avoir d’ailes.
Non seulement ta bienveillance exauce
Ton suppliant, mais bien souvent aussi
Ta libéralité précède la demande.
(ibid.)
13. Familiarité avec Dieu
“Et Yahvé parlait à Moïse face à face, comme un homme parle avec son
ami”.
(Ex 33,11)
14. Le martyre comme union à Jésus
“Laissez-moi devenir la pâture des bêtes… c’est par elles qu’il me sera
donné d’arriver à Dieu. Je suis le froment de Dieu et je suis moulu par la dent
des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ…
C’est maintenant que je commence à être un vrai disciple. Qu’aucune créature,
visible ou invisible, ne cherche à me ravir la possession de Jésus-Christ! Feu,
croix, corps à corps avec les bêtes féroces, lacération, écartèlement,
dislocation des os, mutilation des membres, broiement du corps entier: que les
plus cruels supplices du diable tombent sur moi, pourvu que je possède enfin
Jésus-Christ”.
(Lettre de St Ignace d’Antioche aux Romains, p.61)
15. Amour des mépris
“Si toi, fol, tu dis la vérité, tu seras frappé par les hommes, insulté,
blâmé, tourmenté et tué”. Il répondit: “il résulte de ces paroles que
si je disais des mensonges, je serais aimé, loué, honoré et servi par les gens
et défendu par ceux qui méprisent mon Aimé”.
(Raymond Lulle, L’Ami et l’Aimé, n. 255)
16. Amour de Jésus
“Prêche, fol, parle de ton Aimé, pleure, jeûne”. L’Ami renonça au
monde et il alla chercher son Aimé avec amour, et il le louait dans les lieux
où on le déshonorait”.
(ibid., n. 281)
17. Chant d’action de grâces
Après vous être rassasiés, rendez grâces ainsi:
Nous te rendons grâces, ô Père saint, pour ton saint Nom
Que tu as fait habiter dans nos cœurs
Pour la connaissance, la foi et l’immortalité
Que tu nous as révélées par Jésus ton serviteur.
Gloire à toi dans les siècles!
C’est toi, maître tout-puissant
Qui as créé l’Univers à l’honneur de ton nom
Qui as donné aux hommes la nourriture et la boisson
en jouissance pour qu’ils te rendent grâces.
Mais à nous tu as donné une nourriture et un breuvage
spirituel et la vie éternelle pour ton serviteur. Avant tout nous te rendons
grâces parce que tu es
puissant. Gloire à toi dans les siècles!
Souviens-toi, Seigneur, de délivrer ton Eglise de tout mal
Et de la rendre parfaite dans ton amour.
Rassemble-la des quatre vents cette Eglise sanctifiée
Dans ton royaume que tu lui as préparé.
Car à toi est la puissance et la gloire dans les siècles!
Vienne la grâce et que le monde passe!
Hosanna au Fils de David!
Si quelqu’un est saint qu’il vienne!
Si quelqu’un ne l’est pas, qu’il fasse pénitence
Maran Atha. Amen
(Didaché n. 10, p. 21)
18. Prière à la Trinité
O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour
m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans
l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô
mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de
Votre mystère.
Purifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre
repos; que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
O mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre
cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu’à en
mourir! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me revêtir de
Vous-même, d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me
submerger, de m’envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit
qu’un rayonnement de Votre vie. Venez en moi comme Adorateur, comme réparateur
et comme Sauveur.
O Verbe éternel, parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je
veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers
toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer
toujours et demeurer sous votre grande lumière; ô mon Astre aimé, fascinez-moi
pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.
O Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi, afin qu’il se fasse en moi
comme une incarnation du Verbe: que je lui sois une humanité de surcroît en
laquelle il renouvelle tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous sur
votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous
avez mis toutes vos complaisances.
O mes “trois”, mon tout, ma béatitude, Solitude infinie, Immensité où
je me perds, je me livre à Vous comme une proie; ensevelissez-vous en moi pour
que je m’ensevelisse en Vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière
l’abîme de vos grandeurs.
Sr. Elisabeth de la Trinité, 21 novembre 1904
19. L’union à Dieu
“Die Seele muß entbildet werden der Kreatur, nachgebildet werden nach
Christus, überbildet werden in Gott”.
( H. Suso)
20. Les dons de Dieu
Deus qui diligentibus te, bona invisibilia praeparasti, infunde in cordibus
nostris amoris tui affectum ut te in omnibus et super omnia diligentes,
promissiones tuas quae omne desiderium superant consequamur.
Oraison du 5e dim. après la Pentecôte
21. La tempérance
“C’est à elle qu’on montre les grands mystères purs, et la naissance même
du Jour et de la Nuit”.
P. Claudel, La Maison fermée. Cinq grandes Odes
22. La prudence
La prudence est au nord de mon âme comme la proue intelligente qui conduit tout
le bateau.
Et elle regarde tout droit en avant et non point de côté ou en arrière.
Car c’est en avant que nous allons.
23. Jésus.
Salutis humanae sator
Jesu, voluptas cordium Orbis redempti conditor
Et casta lux amantium.
(hymne de l’Ascension)
24. L’Esprit-Saint
O Lux beatissima Reple cordis intima Tuorum fidelium.
25. Prière à la Trinité Sainte
O Gott wir sind Deine Kinder im Vater, wir sind Deine Geschwister im Sohn, wir
sind von Dir durchweht und durchglüht im Heiligen Geiste.
Wir wollen Deine Kinder sein, wir wollen Dein Reich sein, wir wollen Deine
Braut sein! O Vater, Sohn und Heiliger Geist! Aber Du weißt, wie groß der
Ungehorsam Deiner Kinder, wie groß der Verrat Deines Reiches, wie die Untreue
Deiner Braut!
Ewiger Gott der Liebe, so laß uns durch das läuternde Feuer Deiner Liebe
hindurchgehen und verbrennen, daß wir mehr und mehr umgewandelt werden; mitten
in noch so großer Schuld in Deinen größeren Heiligen Geist.
Gehe auf in uns, o Leben des Vaters, und Licht des Sohnes und Liebe des
Heiligen Geistes! Laß Dein Leben uns ganz überwältigen! Laß Dein Licht uns ganz
einnehmen, laß Deine Liebe uns ganz “mitwehen”! Sei in uns und über
uns in unserer Teilnahme an Jesus Christus. Amen.
O Dieu, nous sommes Vos enfants dans le Père, nous sommes Vos frères dans le
Fils, nous sommes traversés par Votre souffle et Votre flamme dans
l’Esprit-Saint.
Nous voulons être Vos enfants, nous voulons être Votre royaume, nous voulons
être Votre épouse! O Père Fils et Esprit Saint! Mais vous savez combien la
désobéissance de Vos enfants et la trahison de Votre royaume et l’infidélité de
Votre épouse sont grandes!
Eternel Dieu d’Amour! Que le feu purifiant de Votre Amour nous pénètre et nous
consume afin que nous soyons de plus en plus transformés, du sein de notre
faute toujours plus grande en Votre Esprit Saint plus puissant!
Venez en nous ô Vie du Père, Lumière du Fils et Amour de l’Esprit Saint! Que
Votre vie nous submerge! Que Votre lumière nous pénètre! Que votre Amour nous
emporte! Soyez en nous, plus haut que nous, dans notre participation à Jésus
Christ.Amen.
P. Przywara, Gebete, 5, pp. 13-14
26. Prière au Christ-Roi
O göttliche Majestät, brennend über den Abgründen des Alls, brennend in der
Glorie des Himmels, o großer Konig in der Glorie des Vaters, o großer Konig in
der Glorie des Heiligen Kreuzes, wir knien vor Dir als Dein konigliches
Priestertum, wir knien vor Dir in Trummern, in Aussatz, in Schande, im Nichts
dieses unseres koniglichen Priestertums.
Wir knien vor Dir und bekennen vor dir: wir selbst waren ungläubig, wir selbst
waren voller Trotz, wir selbst waren voller Aufbegehren gegen das königliche
Geheimnis Deines Heiligen Reiches. Wir haben gewollt ein Reich des Reichtums,
ein Reich der Glorie, ein Reich der Macht. Das hast Du, o Herr, als der
Eckstein dieses Reiches zertrümmert! Das Reich des Reichtums, das Reich der
Glorie, das Reich der Macht! Wir knien in den Trümmern, wir knien in der
Schande unseres Reiches.
Aber, o Gott, o Heiland, o König, nun sind unsere Augen aufgetan und wir sehen
das Antlitz Deines Reiches, wir sehen Dein wahres Konigsantlitz.
O König im Kreuze, o König in der Dornenkrone, o Reich im Nichts, o Reich in
der Schande, o Reich umsonst! O König , wir küssen die Wunden, wir küssen den
Aussatz, wir küssen das Nichts Deines Reiches. Wir huldigen Dir, so wie Du
König bist! Wir huldigen Dir als Dein wahres Reich: Dir mitgekreuzigt, Dir
mitsterbend, Dir mitbegraben und also mit Dir Auferstehend, mit Dir auffahrend,
mit Dir sitzend zur Rechten des Vaters! O Christe König, durchbrenne,
durchgluhe uns ganz mit Deiner Liebe! Verschwende uns ganz in diese Deine
Liebe! Laß uns Wehen sein im Wehen Deiner Liebe. Amen.
O Majesté divine, brûlant au dessus des abîmes du Tout, brûlant dans la gloire
du Ciel, ô grand Roi dans la gloire du Père, ô grand Roi dans la gloire de la
Sainte Croix, nous nous agenouillons devant Vous dans les ruines, dans la
lèpre, dans le déshonneur, dans le néant de notre royal sacerdoce.
Nous nous agenouillons devant Vous et nous confessons: nous-mêmes nous étions
sans foi, nous-mêmes nous étions des rebelles; nous-mêmes nous désirions contre
le royal mystère de votre saint royaume. Nous avons voulu un royaume de
richesse, un royaume de gloire, un royaume de puissance. Mais Vous, Seigneur,
la pierre d’angle du royaume, Vous avez réduit cela en ruines! Le royaume de richesse,
le royaume de gloire, le royaume de puissance! Nous nous agenouillons dans les
ruines, nous nous agenouillons dans le déshonneur de notre Royaume.
Mais, ô Dieu, ô Sauveur, ô Roi, maintenant nos yeux sont ouverts et nous voyons
la face de Votre royaume, nous voyons votre véritable face royale.
O Roi en croix, ô Roi en la couronne d’épines, ô Royaume dans le néant, ô
Royaume dans le déshonneur, ô Royaume en vain! O Roi, nous baisons les plaies,
nous baisons la lèpre, nous baisons le néant de Votre Royaume. Nous Vous
rendons hommage, ô Roi, comme Vous êtes! Nous Vous rendons hommage, nous votre
véritable Royaume: avec Vous crucifié, avec Vous mourant, avec Vous ensevelis
et aussi avec Vous ressuscitant, avec Vous remontant vers le Père, avec Vous
siégeant à Sa droite! O Christ Roi, consumez-nous, embrasez-nous entière- ment
de Votre amour! Ensevelissez-nous entièrement dans cet amour! Faites de nous un
souffle dans le souffle de Votre amour. Amen.
P. Przywara, Gebete in die Zeit, N° 16, pp. 37-38
27. Prière au Sacré-Cœur
O Unser Gott, wir bitten Dich, mach auf unsere Herzen, mach auf unsere Augen,
mach auf unsere Ohren fur das, was Du für uns bereitest und was wir nicht
verstehen.
O Gott, mach auf unsere Herzen, mach auf unsere Augen, mach auf unsere Ohren
fur die unendliche Weite und Länge und Große und Tiefe Deiner Erbarmungen. Denn
Du bist wahrlich nicht ein Gott des wilden Gerichtes, Du bist wahrlich nicht
ein Gott des grausamen Zornes, sondern Du bist der Gott des Herzens.
Du bist der Gott des Herzens bis dazu, daß Du selbst das Herz sein willst, das
geoffnet ist, alle Strome des Leidens, alle Strome der Qual, alle Strome der
Verlassenheit in sich einzutrinken. Du bist das geoffnete Herz, das nach
unserem Leid, nach unserer Qual, nach unserer Not begehrt, um sie in sich auf-
zunehmen und sie umzuformen, sie umzu- brennen in Deine große und läuternde
Liebe.
O Gott des Herzens, o Gott des heiligsten Herzens, o Gott des durchbohrten
Herzens, o Gott des ausgebluteten Herzens: Nimm unsere armen, schwachen, versagenden,
stohnenden Herzen in Dich auf! Nimm uns ganz hinein in Deine Liebe, nimm uns
ganz hinein in Diese Heimat, in diese heilige Heimat Deiner Liebe.
O laß unser altes Beten, unser altes Singen eigenlichts wahr werden:
Jesus, Dir leb’ ich, Jesus, Dir sterb’ ich,
Jesus, Dein bin ich in Leben und in Tod. Amen.
O Notre Dieu, nous vous prions, ouvrez nos cœurs, ouvrez nos yeux, ouvrez nos
oreilles à ce que vous nous préparez et que nous ne pouvons comprendre.
O Dieu, ouvrez nos cœurs, ouvrez nos yeux, ouvrez nos oreilles à l’infinie
largeur et longueur et hauteur et profondeur de Vos miséricordes. Car en
vérité, Vous n’êtes pas un Dieu du féroce jugement, en vérité Vous n’êtes pas
un Dieu de la cruelle colère, mais vous êtes le Dieu du cœur.
Vous êtes le Dieu du Cœur au point de vouloir Vous-même être le Cœur ouvert
pour absorber en lui toutes les eaux de la souffrance, toutes les eaux du
tourment, toutes les eaux de la déréliction. Vous êtes le Cœur ouvert qui
désire notre souffrance, notre tourment, notre besoin pour les prendre sur Lui,
pour les former, pour les consumer dans Votre amour immense et purifiant.
O Dieu du Cœur, ô Dieu du Sacré-Cœur, ô Dieu du Cœur percé, ô Dieu du Cœur
sanglant, prenez en Vous nos pauvres cœurs, faibles et timides qui se refusent.
Introduisez-les dans Votre amour, introduisez-les tout entiers dans cette
demeure, dans cette sainte demeure de Votre amour.
O faites que devienne vraie notre vieille prière, notre vieux chant:
Jésus, pour Vous je vis, Jésus pour Vous je meurs,
Jésus je suis à Vous dans la vie et dans la mort. Amen.
P. Przywara, Gebete in die Zeit, n° 24, pp. 56-57
28. Silence
Le Père céleste a dit une seule parole: c’est son Fils. Il l’a dite
éternellement et dans un éternel silence. C’est dans le silence de l’âme
qu’elle se fait entendre.
St Jean de la Croix, Avis et Maximes
28 bis
Pour avancer dans la vertu, il est important de se taire et d’agir, car en
parlant on se distrait, tandis qu’en gardant le silence et en travaillant, on
se recueille.
St Jean de la Croix, Avis et Maximes
29 †Que Jésus Christ crucifié seul vous suffise!
30. Silence
Vous ne serez héroïque que lorsque vous serez parfaitement recueillie au fond
de vous-même.
Un P. (le P. Vallée) à Sr Elisabeth de la Trinité
31. L’amour véritable
Amat profecto caste
qui Ipsum quem amat quaerit
nec aliud quidquam ipsius.
St. Bernard, In Cant. Cant, serm. VII, 3, PL 183, 807
32. La pureté du cœur
Sainte Marie, Mère de Dieu
Gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source
Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses
Un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion
Un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune
d’aucun mal;
Faites-moi un cœur doux et humble, devant votre divin Fils;
Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune
indifférence ne lasse.
Un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, de son amour;
Et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel.
L. de Grandmaison
33. Prière
“Un prêtre, c’est un homme qui retombe en prière dès qu’il le peut”.
P. Lyonnet s.j.
34. Être
Celui qui porte des parfums se trahit malgré lui par leur odeur, et celui qui a
l’Esprit du Seigneur se reconnaît à ses paroles et à son humilité.
34bis
Comme les œufs couvés finissent par éclore, ainsi les pensées cachées se
trahissent dans les actes.
St Jean Climaque, Dieu vivant, n° 15, p. 45
35. Amour de Jésus
Détournez-les, vos yeux, mon Bien Aimé! (Cantique, st. XIII)
Revenez vers moi, je suis Celui qui cherche votre amour blessé! Moi-même,
blessé par votre amour, j’accours comme le cerf, je commence à me découvrir à
vous en votre haute contemplation, et l’amour qui vous y entraîne me donne une
impression de joie et de rafraîchissement.
St Jean de la Croix, p. 83 Hornaert
36. La Très Sainte Vierge dans le recueillement
Après Jésus-Christ sans doute, à la distance qu’il y a de l’infini au fini, il
est une créature qui fut aussi la grande louange de gloire de la Sainte
Trinité. Elle répondit pleinement à l’élection divine dont parle l’Apôtre: Elle
fut toujours pure, immaculée, irrépréhensible aux yeux du Dieu trois fois
saint.
Son âme est si simple, les mouvements en sont si profonds que l’on ne peut les
surprendre. Elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de
l’Etre divin, l’Etre simple. Aussi est-elle si transparente, si lumineuse,
qu’on la prendrait pour la lumière. Pourtant elle n’est que le miroir du soleil
de justice: speculum justitiae.
“La Vierge conservait ces choses en son cœur”. Toute son histoire
peut se résumer en ces quelques mots: c’est en son cœur qu’elle vécut à une
telle profondeur qu’aucun regard ne peut la suivre.
… Cette Reine des Vierges est aussi Reine des martyrs; mais c’est en son cœur
que le glaive la transperça, car chez Elle tout se passe au dedans.
Sœur Elisabeth de la Trinité
en La Doctrine spirituelle de… par M.M. Philipon OP, p.190
37. La Très Sainte Vierge modèle d’humanité
Elle est à part, elle forme un univers à elle toute seule, l’univers de
l’humanité intacte. Elle a été tellement rachetée que le péché ne l’a même pas
effleurée. Elle a été comme une fille d’homme, mais sans péché. Elle est
l’Immaculée, c’est à dire la créature étrangère au mal, la Panagia. Si le
Christ, qui la rachète, est l’image parfaite du Dieu invisible, elle est
l’image parfaite de l’humanité divinisée. Tout ce que nous pouvons désirer pour
une créature, ce comble et ce miracle de beauté, de pureté, de sainteté, dont
nous avons la nostalgie, tout cela est réalisé dans la Vierge avec une
plénitude qui n’a d’autre mesure que l’Amour Infini. Inviolata, integra et
casta: voici enfin, jailli du sein de l’humanité déchue, l’être absolument
neuf, sans souillure, joyeux comme le Paradis, l’être tellement racheté, qu’il
est par soi-même la promesse et le gage de la Rédemption. Le problème de l’homme
est résolu dans Celle qui s’avance comme l’aurore et l’on comprend la parole de
l’homme du Paradis perdu, je veux dire de Péguy: “Pour moi, tout tourne
autour de l’Immaculée Conception”.
A. Mouroux, Le Sens chrétien de l’Homme, p. 244
38. Apostolat de la Prière.
2° Juvatur etiam proximus sanctis desideriis et orationibus in Dei conspectu
pro universa Ecclesia, ac pro iis praesertim, qui majoris sunt momenti ad ejus
universale bonum, effusis; ac pro amicis etiam et bene de nobis meritis
viventibus et vita functis; sive postulent ipsi, sive non postulent; ac pro
illis, in quorum auxilium peculiariter ipsi et reliqui de Societate in variis
locis inter fideles et infideles incumbunt, ut, Deus omnes ad gratiam suam
excipiendam per debilia hujus minimae Societatis instrumenta disponere
dignetur.
Constitutiones, VIIa Pars, c.IV
Quibus in rebus Domus et collegia Societatis proximum adjuvent
39. Louange de la Très Sainte Trinité.
Kyrie, fons bonitatis, Pater ingenite, a quo bona cuncta procedunt, eleison
Kyrie, qui pati Natum, mundi pro crimine, ipsum ut salvaret misisti, eleison
Kyrie, qui septiformis das dona Pneumatis, a quo coelum terra replentur,
eleison
Christe unice, Dei Patris genite, quem de Virgine nasciturum, mundo
mirifice, sancti praedixerunt Prophetae, eleison
Christe hagie, coeli compos regiae, melos gloriae cui sempre adstant pro
numine, Angelorum decantat apex, eleison
Christe coelitus, adsis nostris precibus, pronis mentibus quem in terris devote
colimus, ad Te pie Jesu, clamantes, eleison
Kyrie, Spiritus alme, cohaerens Patri Natoque, unius usiae consistendo flans
ab utroque, eleison
Kyrie, qui baptizato in Jordanis unda Christo effulgens specie columbina
apparuisti, eleison
Kyrie, ignis divine, pectora nostra succende, ut digne pariter proclamare
possimus semper, eleison.
In Festo Sanctissimae Trinitatis
Litania cum tropis ex veteribus Gradualibus,
Variae preces – Solesme 1901
40. Jésus.
Jésus, notre vie inséparable.
St Ignace aux Ephésiens, 3,2
41. Action de grâces.
Souverain Dieu tout puissant, Père juste et saint, roi du ciel et de la terre
nous vous rendons grâces par votre Fils unique et votre Esprit Saint, d’avoir
créé les êtres spirituels et corporels, et de nous avoir faits à votre image et
ressemblance. Nous vous rendons grâces de nous avoir créés par votre Fils, de
l’avoir lui-même fait naître de la glorieuse et bienheureuse Vierge Marie, et
de nous avoir rachetés par sa croix, sa mort et son sang.
Et parce que tous, misérables et pécheurs, nous ne sommes pas dignes de vous
appeler par votre nom, nous demandons humblement que Notre Seigneur
Jésus-Christ, votre Fils bien-aimé, vous rende grâces, avec le Saint Esprit
Consolateur pour tous vos bienfaits: Alleluia! Et vous glorieuse et
bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, toujours Vierge… Vous tous, saints
présents, passés et à venir, nous vous supplions humblement de rendre grâces au
Dieu souverain, à son Fils très cher, Notre Seigneur Jésus Christ, et au Saint
Esprit Paraclet, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il! Alleluja
Saint François d’Assise, c.XXIII de la Règle de 1221
Omer Englebert, Vie de St François, p. 283
42. Prière à la Très Sainte Vierge.
Oh igitur femina ab omnibus et super omnia benedicta
Tu nobilitas et praeservatio humani generis
Tu meriti latitudo et consummata potestas omnium creatorum
Tu unica Mater Dei
Tu Domina universi
Regina mundi
Tu dispensatrix omnium gratiarum
Tu consummatio universi et Ecclesiae sanctae decor
Tu nostra satisfactio digna coram Largitore cunctorum bonorum
Tu omnium virtutum, donorum et gratiarum incomprehensibilis magnitudo,
Tu praeelectum et dignissimum vasculum a primo Artefice fabrifactum, essentiae
Dei capax
Tu templum Dei
Tu hortus deliciarum
Tu exemplum omnium bonorum, et totius salutis radix et ornamentum
Tu porta coeli, laetitia Paradisi, et ultra quam dici possit, gloria Summi Dei
Vere balbutiando has laudes et excellentias tuas enumeravimus, sed tuam
immensam dulcedinem suppliciter exoramus,
Tu supple benignitate tua insufticientias nostras, ut Te digne laudare possimus
per infinita saecula saeculorum. Amen.
St Bernardin de Sienne
43. Lucerna ardens et lucens Jo V, 35.
Jean n’était pas la lumière mais le flambeau, car il était illuminé afin de
rendre témoignage à la lumière, voie vers le Christ. De ce flambeau, il est dit
au Psaume 131,17: “Je préparerai un flambeau pour mon Christ”. En lui
était un amour ardent et brûlant; il dit ardent: car il y en a qui sont des
flambeaux uniquement quant à leur charge, mais sont éteints quant à l’amour.
Car, comme le flambeau ne peut resplendir s’il n’est allumé par le feu, ainsi
le flambeau spirituel ne resplendit pas s’il n’est ardent et enflammé du feu de
la charité. Et c’est pourquoi l’ardeur est indiquée avant l’illumination car
par l’ardeur de la charité est donnée la connaissance de la vérité. Ci-dessous
14,23; “Si quelqu’un m’aime, il gardera mon commandement et mon Père
l’aimera et nous viendrons à lui, et nous établirons notre demeure chez
lui”; 15,15: “Je vous ai appelés mes amis parce que tout ce que j’ai
entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître”. Eccl 2,20: “Vous
qui craignez Dieu, aimez-le et vos cœurs seront illuminés”. Car le feu a
deux effets: il brûle et il illumine. Or l’ardeur du feu signifie la dilection
sous trois aspects: 1° Parce que le feu, entre tous les corps, est le plus
actif, de même, la ferveur de la charité, en tant que rien ne peut supporter
son élan: “La charité du Christ nous presse” (II Cor 5,14) 2° Comme
le feu, parce qu’il est le plus sensible, met en effervescence, ainsi la
charité produit-elle le désir jusqu’à ce qu’on ait atteint le but: “Ses
lampes sont des lampes de feu et de flammes” (Cant 8,6) 3° Comme le feu
élève, ainsi la charité en tant qu’elle nous unit à Dieu: “Qui demeure
dans la charité, demeure en Dieu et Dieu en lui” (1 Jo 4,16).
Il était aussi un flambeau illuminant. D’abord par la connaissance intérieure
de la vérité: “Yahweh te remplira de clartés” (Is 58,11); c’est à
dire te fera resplendir. Ensuite par la prédication extérieure: “Parmi eux
vous brillez comme des lumières dans le monde, portant le Verbe de Dieu”
(Phil 2,15). Enfin par la manifestation du bien: “Que votre lumière brille
devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres” (Matt 5,16).
Saint Thomas, In Joannem, c.5, lect.VI
44. La Vérité vous libèrera Jo VIII, 32
“Vous connaîtrez la vérité”, c’est à dire la vérité de la doctrine
que je vous enseigne. Ci-dessous 18,37: “je suis né et je suis venu pour
ceci: rendre témoignage à la vérité. Aussi de la grâce que je fais: Ci dessus,
8,17: “la grâce et la Vérité ont été faites par Jésus Christ”. La
grâce de la vérité se dit en comparaison des figures de l’ancienne loi. De même
la vérité de l’éternité en laquelle je demeure. Ps 118,89: Ton verbe, Seigneur,
demeure pour l’éternité, ta vérité de génération en génération. Mais la plus
grande chose est l’acquisition de la liberté qu’effectue la connaissance de la
vérité dans les fidèles. D’où il dit: “la Vérité vous libèrera”.
Libérer, ici, n’implique pas qu’on évite toute contrainte comme l’indique le
latin, mais dit proprement: faire libre. Et ceci de trois manières: la vérité
de la doctrine libèrera de l’erreur; Prov 7,7: “ma langue méditera la
vérité, et mes lèvres détesteront l’impie”; la vérité de la grâce libèrera
de la servitude du péché. Rom 8,2: “La loi de l’esprit de vie dans le
Christ Jésus, me libèrera de la loi du péché et de la mort”; mais la
vérité de l’éternité, dans le Christ Jésus nous libèrera de la corruption:. Rom
9,21 “La créature même sera libérée de la servitude de la corruption”
(in Jo, c.VIII, lect IV, N°1).
45. Prière à saint Ignace.
Impetra nobis, Beatissime Pater,
Imprimis familiaritatem cum Deo,
deinde splendorem caritatis ac verae humilitatis, animae libertatem ac eximiam
probitatem.
Tandem animi magnitudinem ac fortitudinem ad infirmitatem multorum ferendam;
et res magnas ad majorem Dei gloriam aggrediendas. Amen.
(Ex parte nona Constitutionum)
46. La vie de l’esprit.
La mission du Saint Esprit est de nous donner la vie de l’esprit, vie
supérieure à la vie simplement active, et même à la vie seulement
contemplative. Dans cette vie, nous ne faisons pas que vivre une vie
spirituelle et contemplative, nous enseignons les autres et leur révélons le
sens spirituel de la vie. La charité s’allume dans les cœurs et se répand pour
sauver le prochain et le mener à la perfection.
P. Nadal, Journal spirituel, p.722
46bis.
Est spiritus Societatis claritas quaedam occupans et dirigens.
p. 620
47. Le sens du Christ.
Nous estimons qu’il y a une manière d’enseigner toutes choses selon le Christ.
P. Lyonnet, Ecrits spirituels
48. Grandeur d’âme.
“Il n’est de tendresse profonde que des âmes fortes et grandes. C’est à
leur haute manière, qui élève ceux qu’elle enveloppe, que Marie [de
l’Incarnation aima.
don Jamet, Introduction au “Témoignage”, p.XXI
49. Amour de la Trinité.
“Dieu ne nous a pas donné le monde, mais la sainte Trinité pour notre
rassasiement”.
St Augustin
50. Amour des pauvres.
“Christus pascit et pascitur”.
St Léon
51. La mort.
“Deum videre cupiens, vidit”.
épitaphe au cimetière de Domitille
52. Beauté de Jésus.
“J’espère que je vous verrai en votre double beauté divine et humaine, en
la splendeur des Saints, au jour de votre venue. Vous, mon Bien-Aimé, qui pour
l’amour des hommes, vous êtes fait homme et rendu accessible pour faire les
hommes dieux par participation!”.
Marie de l’Incarnation, Témoignage, p.246
53. Simplicité.
“Le plus intime de mon expérience n’a pas été en ma puissance. C’est en
partie ce qui me donne de la répugnance d’écrire de ces matières, quoique ce
soient mes délices de ne point trouver de fond dans ce grand abîme et d’être
obligée de perdre toute parole en m’y perdant moi-même.
Plus on vieillit, plus on est incapable d’en écrire, parce que la vie
spirituelle simplifie l’âme dans un amour consommatif, en sorte qu’on ne trouve
plus de termes pour en parler”.
Marie de l’Incarnation, Témoignage, p.277
54. Jésus.
A Bonn, sur les bords du Rhin, un chirurgien allait opérer un campagnard
atteint d’un cancer à la langue.
– Il faut vous résigner, dit le chirurgien, à la pensée qu’après l’opération
vous ne pourrez plus parler. Si vous avez un désir à exprimer faites-le. Songez
bien que c’est la dernière parole de votre vie. Après l’opération, vous
demeurerez muet. Tous attendaient anxieux. Le paysan courba un instant la tête:
soudain, ces mots sortirent de ses lèvres: “Loué soit le Christ
Jésus”.
55. La mort en Dieu.
“Il est bon de me coucher du monde en Dieu, pour me lever en Lui”.
St Ignace d’Antioche aux Romains II,2
56. Beauté de Jésus.
Que vous êtes beau pour vos Anges, Seigneur Jésus, dans la forme de Dieu, au
jour de votre éternité, engendré dans les splendeurs des saints avant l’étoile
du matin, Vous, splendeur et figure de la substance du Père, clarté sans fin et
jamais obscurcie de la vie éternelle! Que vous avez de charme pour moi, mon
Seigneur, dans l’apparition de votre beauté! Lorsqu’en effet, vous vous êtes
anéanti, lorsque vous avez dépouillé de ses rayons naturels cette lumière,
alors a resplendi plus vivement votre bonté, alors votre charité a éclaté plus
librement, alors ont paru plus brillants les rayons de votre grâce. Comme vous
vous levez plus radieuse pour moi étoile de Jacob! Comme vous vous épanouissez,
fleur de la racine de Jesse! Quelle joyeuse lumière, venue de l’Orient, m’a
visité dans les ténèbres.
Saint Bernard, 45ème Sermon sur le Cantique, 9
57. Beauté de Jésus.
“Que Notre Seigneur a bien fait de baisser les yeux pour nous donner son
portrait. Car puisque les yeux sont le miroir de l’âme, si nous avions entrevu
son âme, nous en serions mortes de joie”.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, p.118
58. Amour de Dieu.
“Je ne me repens pas de m’être livrée à l’Amour”.
Novissima verba, p.194
59. Beauté de l’âme.
Le don d’intelligence apparaît ainsi comme une arme contre la foule de nos
ennemis, un refuge contre les passions bouillonnantes et contre les épines des
affections insurgées. En sorte que l’âme aimée de Dieu est vraiment “comme
un lys parmi les épines”; et c’est à peine si on peut la toucher sans
qu’elle saigne”.
Jean de Saint Thomas, Les dons du Saint Esprit, p. 113
60. Le prêtre.
Le prêtre c’est le Christ continuant dans un homme
de prier,
d’aimer,
d’annoncer l’Evangile,
de se sacrifier.
Quand vous voyez un prêtre, pensez à Notre Seigneur.
Le curé d’Ars
61. Amour de Jésus.
Mon Jésus! Mettez tant d’amour dans mon cœur qu’un beau jour il se brise pour
aller à Vous.
Sainte Bernadette
62. L’homme et Dieu.
“Ma fille, tu es celle qui n’est pas, et je suis Celui qui suis”.
N.S. à Sainte Catherine de Sienne
Vie par Joergensen, p.68
63. La foi.
Je sais où coule et chante la fontaine
Malgré la nuit.
S. Jean de la Croix, Poèmes
64. Silence.
“En Nazareth, ce n’est que silence, mais ce n’est que grandeur”.
Bérulle
65. Confiance.
“C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à
l’amour”.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus
lettre du 17 Sept. 1896
66. Le don à Jésus.
Jésus, pour ton amour j’ai prodigué ma vie,
Mon avenir
Aux regards des mortels, rose à jamais flétrie
Je dois mourir
… Pour toi, je dois mourir, Jésus, beauté suprême
Oh! Quel bonheur!
Je veux en m’effeuillant, te prouver que je t’aime
De tout mon cœur.
Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus
67. Le jugement.
“Nous serons jugés par Celui que nous aurons aimé par-dessus toutes
choses”.
Ste Thérèse d’Avila
68. La table des pécheurs.
“Seigneur, votre enfant l’a comprise, votre divine lumière! Elle vous
demande pardon pour ses frères incrédules, elle accepte de manger aussi
longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur et ne veut point se lever
de cette table remplie d’amertume où mangent les pauvres pécheurs avant le jour
que vous avez marqué. Mais aussi ne peut-elle pas dire en son nom, au nom de
ses frères coupables: “Ayez pitié de nous, Seigneur, car nous sommes de
pauvres pécheurs! O Seigneur, renvoyez-nous justifiés! Que tous ceux qui ne
sont pas éclairés du lumineux flambeau de la foi le voient luire enfin! O
Jésus! S’il faut que la table souillée par eux soit purifiée par une âme qui
vous aime, je veux bien y manger, seule, le pain de l’épreuve jusqu’à ce qu’il
vous plaise de m’introduire dans votre lumineux royaume; la seule grâce que je
vous demande c’est de ne jamais vous offenser”.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus
(autographe de l’Histoire d’une âme, C.147-148)
69. Amour de Jésus.
“En regardant la Sainte Face, j’ai pleuré d’amour”.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, Novissima Verba, p.119
70. Les dons de Dieu.
“Avec une humble et sainte présomption, que les âmes arrivées à l’union
divine se tiennent en haute estime, qu’elles aient sans cesse devant les yeux
le souvenir des bienfaits reçus et se gardent bien de croire faire acte
d’humilité en ne reconnaissant pas les grâces de Dieu. N’est-il pas clair qu’un
souvenir fidèle des bienfaits augmente l’amour envers le bienfaiteur? Comment
celui qui ignore les richesses dont il est possesseur pourra-t-il en faire part
et les distribuer avec libéralité?”
Sainte Thérèse d’Avila
71. La recherche de Dieu.
Cherchez Dieu. Cherchons-le jusqu’à le trouver; cherchons-le une fois trouvé.
Pour qu’on le cherche jusqu’à le trouver, il est caché; pour qu’on le cherche
une fois trouvé, il est sans limite. Car de qui le cherche il rassasie la
capacité et de qui le trouve il accroît la capacité de sorte qu’à nouveau
celui-là cherche à être comblé.
S. Aug., In Jo. Ev., 63,1
71b. Qui est aimé est recherché même présent aussi
longtemps que l’amour persistant se met en peine qu’il ne devienne absent. De
là vient que celui qu’on aime, même au moment où on le voit, sans se lasser,
toujours, on veut l’avoir présent: toujours on cherche sa présence.
In Ps, 104, 3
72. † L’amour de la Croix.
“O âmes qui désirez cheminer en assurance et avec consolation parmi les
choses de l’esprit, si vous saviez combien il vous convient de pâtir et de
souffrir pour parvenir à cette assurance et à cette consolation – et comment
sans cela l’âme ne peut parvenir à ce qu’elle désire, mais que plutôt elle
retournera en arrière – vous ne chercheriez en aucune façon à recevoir
consolation, ni de la part de Dieu, ni des créatures; au contraire vous
porteriez votre croix, et attachés à elle, vous voudriez être abreuvées de fiel
et de pur vinaigre, et estimeriez cela un grand bonheur, voyant comment,
mourant ainsi au monde et à vous-mêmes, vous vivriez à Dieu avec délectation
d’esprit”.
St Jean de la Croix, Vive Flamme, II, 5 pp.1007-1008
73. Jésus Crucifié.
Le P. Balthazar Alvarez disait qu’il n’estimait avoir rien fait dans la vie
spirituelle jusqu’à ce qu’il eût imprimé dans son cœur Jésus crucifié.
P. Lallemant, p. 359
74. La Croix.
“On goûte les fruits de la croix sans sortir de la croix”.
Marie de l’Incarnation, Lettre Oct.1643 à son fils
75. Homines mundo crucifixos et quibus mundus ipse sit
crucifixus;
homines, inquam, novos, qui suis se affectibus exuerint ut Christum induerent
sibi mortuos ut justitiae viverent;
qui, ut divus Paulus ait, in laboribus, in vigiliis, in jejuniis, in castitate,
in scientia, in longanimitate, in suavitate, in Spiritu Sancto, in caritate
non ficta, in verbo veritatis, se Dei ministros exhibeant;
et per arma justitiae, a dextris et a sinistris, per gloriam et ignobilitatem,
per
infamiam et bonam famam, per prospera denique et adversa,
magnis itineribus ad coelestem patriam et ipsi contendant
et alios etiam quacumque possent ope studioque compellant
maximam Dei gloriam semper intuentes.
(Summa et Scopus constitutionum)
76. † La Croix et la Paix.
Les croix, transformées dans les flammes de l’amour, sont comme un fagot
d’épines que l’on jette au feu et que le feu réduit en cendres. Les épines sont
dures mais les cendres sont douces.
La croix! La croix! Faire perdre la paix? C’est elle qui donne la paix au
monde; c’est elle qui doit la porter dans notre cœur. Toutes nos misères
viennent de ce que nous ne l’aimons pas. C’est la crainte des croix qui
augmente la croix. Une croix portée simplement sans ces retours de
l’amour-propre qui exagèrent les peines, n’est plus une croix.
Saint Jean-Marie Vianney
77. Amour et connaissance.
“Dum enim audita supercaelestia amamus, amata jam novimus, quia amor ipse
notitia est”.
Saint Grégoire, In Ev. Hom., 27,4. PL 76,1207a
78. † Folie de la Croix.
“Je veux aller courir parmy le monde
Où je vivray comme un enfant perdu”.
J.J. Surin, Cantiques spirituels
79. Le pauvre devant Dieu.
“La prière est la richesse du pauvre”.
Pasteur d’Hermas
80. Le prêtre.
Un prêtre qui soit vraiment prêtre et qui apporte ce qu’il doit donner:
Jésus-Christ dans un être d’homme qui s’est consacré à Lui.
P. Laplace, La Femme et la vie consacrée, p. 291
81. Appel de Dieu.
Il y a des âmes qui pressées par Dieu d’entrer dans le chemin de la perfection,
si elles cessent d’être ferventes, ne peuvent garder le juste milieu et tombent
dans l’extrême du péché.
Domingo Bañez (remarque de la censure sur la Vie de sainte Thérèse)
82. Courage et fidélité.
“La culture morale commence toute petite dans l’instant du courage, puis
elle s’épanouit dans les moissons d’or de la fidélité”.